Les médias d’extrême-droite contre Bagnolet

Nous allons analyser l’article du journal de droite, Le Figaro. Cet article fut l’occasion d’un déchaînement de haine de la fachosphère et des médias d’extrême-droite.

Nous pouvons constater à travers cet article de Causeur l’enchaînement immédiat avec ce titre incroyable :
“Le drapeau vert (de l’islam) flotte sur la ville de Bagnolet”.

Pour finir sur C News avec le délire identitaire de Bock-Coté qui remplace Zemmour sur la chaîne de Bolloré.

Le tour de la petite planète facho est fait. Nous pouvons remercier les militants En Marche Bagnolet pour ce travail de dénigrement de la ville de Bagnolet.

Commençons l’analyse avec la journaliste du Figaro qui a commis cet article indigeste et paranoïaque.

Elle avait déjà fait un article spécialement dédié à Youcef Brakni, militant antiraciste du Comité Adama.

Comme on peut le voir, la tendance complotiste était déjà là. Un article sexiste également, Assa Traoré serait incapable de réfléchir par elle-même car manipulée par la figure coloniale de “l’Arabe fourbe”. Dans l’article, des témoins anonymes qui viendraient confirmer cette thèse.

Cette journaliste avait aussi réalisé un dossier pour le Figaro Magazine contre l’école publique qui reprend les délires sur le wokisme de Blanquer.

Il s’agit donc de donner à voir la réalité d’un complot à Bagnolet pour confirmer les thèses de l’extrême-droite française.

Comme pour le ville de Trappes, il faut traquer les villes populaires à la recherche d’un prétendu “séparatisme”.

Le titre de l’article du Figaro sur Bagnolet est symptomatique de la volonté de créer un émoi national. Le titre: « «Ils font régner un tel climat de haine»: Bagnolet, ce laboratoire indigéniste aux portes de Paris ».

Il est évident qu’il s’agit de faire du “clic” sur la page du Figaro. L’utilisation de “ils” est typique d’une tentative de créer une panique avec l’idée d’un groupe de personnes qui avancent dans l’ombre dans “nos” Banlieues. La journaliste rajoute “aux portes de Paris”, car “ils” sont déjà là, à nos portes. Ils sont partout, près de chez vous, devant vos maisons, ils vont “nous” envahir.

Sont qualifiées de «climat de haine» les réponses des militants antiracistes à cette campagne raciste. Pour ce groupuscule qui se répand dans le Figaro et dans tous les médias réactionnaires pour traîner dans la boue une maison de l’écologie populaire, si vous répondez et que vous vous défendez : c’est de la haine.

C’est typique de l’inversion accusatoire dont usent les réactionnaires: les victimes de racisme deviennent les bourreaux. Il faudrait se taire car nous ne sommes pas vraiment chez nous, c’est pour cela qu’on demande à Darmanin d’intervenir. Tout est construit comme s’il y avait une invasion.

Les membres du groupuscule à l’origine de ce texte habitent quasiment tous en zones pavillonnaires. Souvent des petits propriétaires des classes moyennes inférieures contraints de venir habiter Bagnolet car ils n’ont plus les moyens de rester sur Paris. La peur du déclassement social est très importante pour comprendre l’investissement dans des paniques identitaires. L’ennemi intérieur devient l’exutoire des frustrations sociales dans un contexte économique toujours plus incertain.

Ils s’investissent à Bagnolet dans une chasse politique, typique de la suprématie blanche qui ne supporte pas de voir les minorités raciales défendre un projet égalitaire.

L’article du Figaro se concentre ainsi sur l’appel de l’organisation féministe et antiraciste le Front de Mères. C’est l’organisation qui gère la maison de l’écologie populaire avec Alternatiba, organisation écologiste.

C’est intéressant de noter qu’Alternatiba n’est quasiment jamais évoqué, même si Alternatiba a fait un communiqué pour s’opposer à ce groupuscule et défendre le Front de Mères. Dans le récit raciste proposé, la position d’Alternatiba ne colle pas, car il est difficile de prétendre qu’une organisation climat va envahir notre beau pays aux portes de Paris.

Il est préférable de se concentrer sur les personnes arabes et noires, mediatiquement c’est plus rentable dans un contexte d’explosion de l’extrême-droite.

Ainsi, il est reproché à l’appel du Front de Mères de dénoncer le racisme à l’école… Ce n’est pas plus argumenté. De la part de ceux qui esquivent l’école publique c’est drôle.
Pourtant ils n’hésitent pas à soutenir Blanquer, celui qui détruit l’école publique. Mais c’est un bon ministre il est en guerre contre le wokisme, une autre panique identitaire.

Toutes les personnes qui parlent dans l’article du Figaro sont reconnaissables à Bagnolet. Pour faire le tour, il y a une militante pour Zemmour, deux militantes En Marche 93, une femme du groupuscule des pavillons qui soutient ouvertement sur les réseaux sociaux les identitaires et pour finir une ancienne colistière FI-PC.

C’est étonnant de voir une personne engagée sur une liste de gauche dans cette mouvance, mais ce n’est pas étonnant. Elle a été évincée par la suite, mais c’est le confusionisme local qui permet ce genre d’écart.

D’ailleurs elle reproche à la maison de l’écologie populaire d’inviter Assa Traoré à l’occasion d’un meeting dont voici l’affiche ci-dessous. Elle prétend qu’elle est contre l’Etat! Encore une fois la rhétorique macroniste, Assa Traoré demande simplement justice pour son frère.

La journaliste n’a jamais mentionné l’engagement politique de toutes ces personnes, c’est dommage car cela éviterait d’orienter l’article en faisant croire qu’il s’agit de simples habitants de la ville.
Une précision nécessaire pour comprendre l’orientation idéologique et qui colle parfaitement à la ligne de droite du Figaro.

Il s’agit comme toujours des mêmes secteurs d’une droite française qui cherche à salir collectivement les habitants d’une ville populaire.

Il faut poursuivre la lutte collectivement et opposer un front antiraciste comme nous l’avons toujours fait. Une première réponse se trouve dans cette tribune de soutien sur le site écologiste Reporterre signée par des organisations politiques et plus de 180 personnalités de gauche.

Pendant ce temps, le groupuscule réactionnaire de Bagnolet peut compter sur le fossoyeur de la gauche, Manuel Valls en personne !